Qui n’a jamais eu la sensation de chuter dans le vide au moment de s’endormir ? Voici les raisons révélées

Qui n'a jamais eu la sensation de chuter dans le vide au moment de s'endormir ? Voici les raisons révélées

Nous nous proposons d’examiner un phénomène fascinant et surprenant qui se produit souvent au moment où nous nous endormons : la sensation de tomber.

Qui n’a jamais éprouvé ce sentiment étrange, à la limite entre l’éveil et le sommeil, de perdre soudainement l’équilibre et de chuter dans le vide ?

Cette expérience, bien que déconcertante, est en réalité tout à fait banale et répandue.

Mais pour comprendre les mécanismes qui la sous-tendent, il faut s’intéresser à la fois à la physiologie du sommeil et aux particularités de notre système nerveux.

C’est ce que nous allons faire dans cet article, en décomposant notre enquête en plusieurs étapes clés.

Comprendre les cycles et les phases du sommeil

Afin de mieux saisir la nature de cette sensation de chute, il est essentiel de connaître les différentes phases et cycles du sommeil.

  1. Le sommeil léger

    Le sommeil léger, aussi appelé sommeil lent léger, constitue environ 50% de notre sommeil. Il est caractérisé par une activité cérébrale ralentie et des mouvements oculaires lents. Durant cette phase, nous sommes encore sensibles à certains stimuli extérieurs, et il est facile de nous réveiller. Le sommeil léger est le moment où surviennent souvent ces sensations de chute.

  2. Le sommeil profond

    Le sommeil profond, ou sommeil lent profond, représente environ 20% de notre sommeil. Durant cette phase, notre activité cérébrale est très réduite, nos muscles sont totalement relâchés et notre rythme cardiaque et respiratoire sont réguliers. Le sommeil profond est essentiel à notre récupération physique et mentale.

  3. Le sommeil paradoxal

    Le sommeil paradoxal, qui occupe environ 25% de notre sommeil, est la phase durant laquelle nous rêvons. Malgré un relâchement musculaire presque total, notre activité cérébrale est alors très intense, similaire à celle de l’éveil. Nos yeux effectuent de rapides mouvements sous nos paupières closes, d’où l’appellation de sommeil paradoxal.

Les mécanismes neurophysiologiques derrière la sensation de chute

La sensation de chute au moment de s’endormir est principalement liée à deux phénomènes neurophysiologiques : les contractions musculaires soudaines et involontaires appelées myoclonies, et les modifications de notre perception de l’équilibre.

Les myoclonies du sommeil

Les myoclonies sont des contractions musculaires rapides et involontaires qui peuvent survenir à différents moments de notre vie, et notamment au moment de l’endormissement. Elles sont assez fréquentes et généralement bénignes.

  • Les myoclonies hypnagogiques sont celles qui se produisent au moment de passer de l’éveil au sommeil. Elles peuvent provoquer des mouvements saccadés des membres, du tronc ou de la tête et donner l’impression de tomber. Les myoclonies hypnagogiques sont souvent associées à la sensation de chute que nous étudions dans cet article.
  • Les myoclonies nocturnes surviennent durant le sommeil, et sont généralement moins perceptibles pour la personne qui dort. Elles peuvent toutefois perturber le sommeil et causer des réveils nocturnes.

Les mécanismes à l’origine des myoclonies sont encore mal compris, mais plusieurs facteurs pourraient les favoriser, tels que la fatigue, le stress ou la consommation de stimulants.

La perception de l’équilibre et la sensation de chute

Notre perception de l’équilibre est principalement assurée par notre système vestibulaire, situé dans l’oreille interne. Ce système détecte les mouvements et les positions de notre tête et envoie des informations à notre cerveau, qui les intègre avec les données visuelles et proprioceptives pour nous permettre de nous orienter dans l’espace.

Au moment de l’endormissement, notre vigilance diminue et certaines fonctions cérébrales sont inhibées, y compris celles qui traitent les informations vestibulaires. Il en résulte une modification de notre perception de l’équilibre, qui peut être à l’origine de la sensation de chute. En effet, notre cerveau peut alors interpréter les signaux erratiques et incomplets provenant du système vestibulaire comme une perte d’équilibre, et déclencher une réaction de sursaut pour tenter de nous rattraper.

Les théories explicatives et les facteurs de risque

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’origine de la sensation de chute au moment de l’endormissement, mais aucune n’a encore été confirmée de manière définitive.

Voici un aperçu des principales théories et des facteurs de risque associés à ce phénomène.

Une réminiscence de nos ancêtres

Une des hypothèses les plus courantes est celle d’un vestige évolutif lié à nos ancêtres primates. Selon cette théorie, la sensation de chute au moment de l’endormissement serait une réminiscence d’un mécanisme de défense destiné à éviter que nos ancêtres ne tombent des arbres lorsqu’ils dormaient.

Cette hypothèse est appuyée par le fait que les mouvements myocloniques sont plus fréquents chez les nouveau-nés et les jeunes enfants, qui sont plus sensibles au risque de chute. Toutefois, cette théorie reste spéculative et nécessite davantage de recherches pour être confirmée.

Un conflit entre le système moteur et le système de veille

Une autre explication possible de la sensation de chute au moment de l’endormissement est que celle-ci résulterait d’un conflit entre notre système moteur et notre système de veille.

En effet, au moment de l’endormissement, notre cerveau doit inhiber notre activité motrice pour éviter que nous ne bougions trop durant notre sommeil et que nous ne nous réveillions en sursaut. Or, cette inhibition n’est pas toujours parfaite, et il peut arriver que notre système de veille réagisse à une contraction musculaire involontaire en nous faisant sursauter, comme si nous étions en train de tomber.

Cette hypothèse s’appuie sur le fait que la sensation de chute est souvent accompagnée de mouvements myocloniques, qui pourraient être interprétés par notre cerveau comme un signe de déséquilibre.

Les facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent augmenter la probabilité de ressentir la sensation de chute au moment de l’endormissement :

  • Le stress et l’anxiété : les personnes souffrant de stress ou d’anxiété sont plus susceptibles de ressentir la sensation de chute, car leur système nerveux est plus réactif et plus enclin à détecter de faux signaux de déséquilibre.
  • La fatigue : la fatigue peut favoriser les contractions musculaires involontaires et les erreurs de perception de l’équilibre, augmentant ainsi les chances de ressentir la sensation de chute.
  • Les stimulants : la consommation de caféine, de nicotine ou d’autres stimulants peut rendre notre système nerveux plus sensible et réactif, ce qui peut favoriser l’apparition de mouvements myocloniques et de sensations de chute.
  • Les troubles du sommeil : certaines personnes souffrant de troubles du sommeil, tels que l’insomnie ou l’apnée du sommeil, peuvent être plus susceptibles de ressentir la sensation de chute en raison de l’altération de leur cycle de sommeil et de la fragmentation de leur sommeil léger.
  • Les facteurs environnementaux : les conditions de sommeil, comme un matelas inconfortable ou un environnement bruyant, peuvent augmenter la probabilité de ressentir la sensation de chute en perturbant notre endormissement et en rendant notre système nerveux plus réactif.

Comment surmonter la sensation de chute au moment de l’endormissement ?

La sensation de chute au moment de l’endormissement est généralement bénigne et ne nécessite pas de traitement spécifique.

Toutefois, pour certaines personnes, cette sensation peut être source d’inconfort ou d’anxiété, et il peut être utile d’adopter des stratégies pour mieux la gérer et la prévenir.

Améliorer son hygiène de sommeil

Une bonne hygiène de sommeil est essentielle pour prévenir et atténuer la sensation de chute. Voici quelques conseils pour favoriser un sommeil de qualité :

  • Adopter un horaire de sommeil régulier : se coucher et se lever à des heures fixes chaque jour, même le week-end, permet de réguler notre horloge biologique et de faciliter l’endormissement.
  • Créer un environnement propice au sommeil : une chambre calme, sombre et à une température agréable est essentielle pour favoriser un sommeil de qualité.
  • Éviter les stimulants : réduire la consommation de caféine, de nicotine et d’autres stimulants, notamment en fin de journée, peut aider à prévenir la sensation de chute.
  • Pratiquer des techniques de relaxation : des exercices de respiration profonde, de méditation ou de relaxation musculaire progressive peuvent aider à réduire le stress et l’anxiété et à faciliter l’endormissement.

Trouver des positions de sommeil confortables

Il peut être utile d’expérimenter différentes positions de sommeil pour trouver celle qui est la plus confortable et la moins susceptible de provoquer la sensation de chute. Certaines personnes trouvent que dormir sur le côté ou sur le ventre réduit la fréquence et l’intensité des sensations de chute, tandis que d’autres préfèrent utiliser des oreillers pour soutenir et stabiliser leur corps.

Consulter un professionnel de santé

Si la sensation de chute au moment de l’endormissement est persistante, intense ou source de détresse, il peut être judicieux de consulter un médecin ou un spécialiste du sommeil. Un professionnel de santé pourra évaluer la situation, identifier d’éventuels troubles du sommeil ou des facteurs de risque sous-jacents, et proposer des solutions adaptées.

La sensation de chute au moment de l’endormissement est un phénomène fréquent et généralement bénin, qui résulte de mécanismes neurophysiologiques complexes liés à notre système nerveux et à notre perception de l’équilibre.

Bien qu’aucune explication définitive n’ait encore été établie, plusieurs théories et facteurs de risque ont été identifiés. Adopter une bonne hygiène de sommeil, trouver des positions de sommeil confortables et, si nécessaire, consulter un professionnel de santé sont autant de stratégies pour surmonter et prévenir cette sensation étrange et parfois déconcertante.

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Paul S

J'ai toujours été passionné par le web, j'ai découvert internet en 1996 alors que Google n'existait pas encore. Je suis très curieux et j'adore découvrir de nouvelles choses. Je partage mes trouvailles, conseils selon l'humeur du moment.