Dans une société où l’argent est souvent synonyme de réussite, il est légitime de se poser la question : « Qu’est-ce qu’être riche en France ? ».
Ce terme, chargé de sens et de subjectivité, peut varier selon les individus, le contexte et les représentations que chacun se fait de la richesse.
Analysons ensemble les différentes facettes de la notion de richesse en France, en abordant les aspects économiques, sociaux et culturels.
La richesse à travers les seuils et les indicateurs économiques
Tout d’abord, il est essentiel de poser les bases de notre réflexion en définissant ce qu’est la richesse d’un point de vue économique.
Les économistes utilisent généralement des indicateurs tels que le revenu, le patrimoine ou encore le niveau de vie pour donner une vision quantifiable de la richesse.
En France, une personne est considérée comme « riche » si elle dispose d’un revenu ou d’un patrimoine nettement supérieur à la moyenne nationale. Selon l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), le revenu médian en France s’élevait à 1 730 euros par mois en 2018. Ainsi, on pourrait considérer qu’un individu faisant partie des 10% les plus aisés de la population, c’est-à-dire disposant d’un revenu mensuel supérieur à 3 470 euros, est « riche ».
Cependant, le revenu n’est pas le seul critère à prendre en compte pour définir la richesse.
Le patrimoine, c’est-à-dire l’ensemble des biens possédés par un individu (immobilier, placements financiers, etc.), est un indicateur important. Selon une étude publiée en 2020 par l’INSEE, les 10% des ménages français les plus fortunés détenaient 50% du patrimoine total en 2018. Ainsi, posséder un patrimoine net supérieur à 595 700 euros permet de faire partie des 10% les plus riches de France.
Enfin, il convient de mentionner le niveau de vie, qui tient compte du revenu disponible (revenu après impôts et cotisations sociales) et de la taille du ménage. Selon l’INSEE, le niveau de vie médian en France était de 21 540 euros par an en 2018. Une personne ayant un niveau de vie supérieur à 37 200 euros par an (soit les 10% les plus aisés) pourrait donc être considérée comme « riche ».
La perception sociale de la richesse
Au-delà des critères économiques, la richesse peut être appréhendée à travers la perception sociale et les représentations que chacun se fait de la réussite financière.
Être considéré comme « riche » par la société peut ainsi dépendre de plusieurs facteurs, tels que le statut professionnel, le niveau d’éducation, le lieu de résidence ou encore les signes extérieurs de richesse.
Le statut professionnel est souvent associé à la richesse, et il n’est pas rare que certaines professions soient considérées comme plus prestigieuses ou rémunératrices que d’autres. Ainsi, un médecin, un avocat ou un entrepreneur pourront être perçus comme « riches » en raison de leur position sociale ou de leur potentiel de revenus élevés.
Le niveau d’éducation est un facteur déterminant dans la perception de la richesse. Les diplômés de grandes écoles ou d’universités prestigieuses sont considérés comme ayant plus de chances d’accéder à des emplois bien rémunérés et, par conséquent, d’accumuler de la richesse.
Le lieu de résidence peut influencer la perception de la richesse. En effet, certaines zones géographiques sont généralement associées à un niveau de vie élevé, comme les quartiers huppés de Paris, les stations balnéaires de la Côte d’Azur ou encore les communes résidentielles des Yvelines. Vivre dans ces zones peut ainsi être perçu comme un signe de richesse.
Enfin, les signes extérieurs de richesse sont pris en compte dans la perception sociale de la réussite financière. Posséder une belle voiture, habiter une grande maison ou porter des vêtements de marque sont autant d’éléments qui peuvent contribuer à forger l’image d’une personne « riche ».
La richesse et le bonheur : une relation complexe
La question de la richesse ne peut être dissociée de celle du bonheur et de la satisfaction personnelle.
En effet, si l’argent est généralement vu comme un moyen d’accéder à une vie plus confortable et épanouissante, il est source de stress et de pression sociale. Être « riche » en France implique donc de trouver un équilibre entre l’accumulation de biens matériels et la quête du bien-être.
De nombreuses études montrent que la relation entre richesse et bonheur n’est pas linéaire. Si disposer d’un certain niveau de revenus permet d’accéder à un confort matériel et de répondre à ses besoins essentiels, l’argent ne fait pas tout. Il est ainsi important de prendre en compte d’autres facteurs, tels que la santé, les relations sociales, l’épanouissement professionnel ou encore la réalisation de ses passions, pour évaluer la richesse d’une personne au-delà de ses ressources financières.
Cela étant dit, il est indéniable que la richesse matérielle peut offrir de nombreuses opportunités et des avantages, tels que la possibilité de voyager, d’accéder à des soins de santé de qualité, de se former tout au long de sa vie ou encore de profiter de loisirs variés. Ainsi, si être « riche » en France ne garantit pas nécessairement le bonheur, il peut tout de même constituer un atout pour mener une vie épanouissante.
La notion de richesse en France revêt de multiples facettes, allant des critères économiques aux perceptions sociales en passant par la quête du bonheur.
Être « riche » ne se résume pas à disposer d’un revenu ou d’un patrimoine élevé, mais implique de trouver un équilibre entre l’accumulation de biens matériels et la satisfaction personnelle. Il faut prendre en compte l’ensemble de ces éléments pour appréhender la richesse dans toute sa complexité et nuancer les idées reçues sur ce sujet.