Les partenaires sociaux se penchent actuellement sur les règles du régime complémentaire de retraite Agirc-Arrco pour les salariés du secteur privé.
Les négociations, qui ont débuté le 5 septembre, impliquent syndicats et organisations patronales, sans intervention directe du gouvernement.
Le but est de déterminer un nouvel accord-cadre pour la période 2023-2026, suite à l’accord de 2019.
Les enjeux sont importants, notamment en raison de la forte croissance des réserves de l’Agirc-Arrco, estimées à 68 milliards d’euros.
Les partenaires sociaux doivent notamment se mettre d’accord sur la revalorisation des pensions et la suppression du bonus/malus, mais des désaccords subsistent et les négociations sont encore en cours.
Une croissance exponentielle des réserves de l’Agirc-Arrco
Les réserves de l’Agirc-Arrco ont connu une forte croissance ces dernières années, avec un montant estimé à 2,6 milliards d’euros en 2021 et plus de 5 milliards en 2022.
Les perspectives pour les années à venir sont favorables, notamment grâce à l’âge de départ à la retraite repoussé à 64 ans. Cette situation financière saine renforce les enjeux des négociations entre syndicats et patronat, qui doivent se mettre d’accord sur la manière de répartir et d’utiliser ces réserves.
Revalorisation des pensions : un montant à déterminer
La revalorisation des pensions est prévue pour le 1er novembre, mais le montant exact reste encore à déterminer.
Les syndicats et les organisations patronales divergent sur ce point, avec des revendications différentes quant à l’ampleur de la hausse. Les premières propositions évoquent une augmentation entre 0,3% et 1,4%, mais les discussions se poursuivent et un accord n’a pas encore été trouvé.
Suppression du bonus/malus : une mesure controversée
Les négociations portent sur la suppression du bonus/malus en vigueur depuis 2019.
Ce mécanisme, qui prévoit une majoration ou une minoration des pensions en fonction de l’âge de départ à la retraite, est jugé inéquitable par les syndicats. Ils réclament donc sa suppression, notamment pour les personnes déjà retraitées. Les organisations patronales, de leur côté, souhaitent maintenir ce dispositif qui incite à travailler plus longtemps.
Utilisation des réserves pour soutenir les petites pensions : un désaccord entre syndicats et gouvernement
Les syndicats souhaitent que les réserves de l’Agirc-Arrco soient utilisées pour soutenir les petites pensions, souvent insuffisantes pour assurer un niveau de vie décent aux retraités concernés.
Le gouvernement, de son côté, s’oppose à cette utilisation des réserves, arguant qu’elle pourrait mettre en danger l’équilibre financier du régime complémentaire. Les négociations se poursuivent sur ce point, mais aucun accord n’a été trouvé pour le moment.
Prélèvement sur les réserves de l’Agirc-Arrco : une mesure contestée
Les syndicats s’opposent à un prélèvement sur les réserves de l’Agirc-Arrco, qui permettrait de financer la revalorisation des pensions.
Selon eux, cette mesure serait inéquitable et mettrait en péril la pérennité du régime complémentaire. Les organisations patronales, quant à elles, défendent cette option comme un moyen de financer les retraites sans augmenter les cotisations des entreprises. Les négociations se poursuivent sur ce sujet, sans accord en vue pour le moment.
Les négociations concernant les règles du régime complémentaire de retraite Agirc-Arrco sont toujours en cours et plusieurs points de désaccord subsistent entre les partenaires sociaux. Les enjeux sont importants, notamment en raison de la forte croissance des réserves de l’Agirc-Arrco, qui représentent un montant conséquent à répartir entre les différentes parties prenantes. Les décisions prises lors de ces négociations auront un impact significatif sur les pensions des salariés du secteur privé, et il est crucial de parvenir à un accord équilibré et durable pour l’ensemble des acteurs concernés.