Combien de fois nous sommes-nous posé la question : combien avons-nous de cheveux sur la tête ?
Cette interrogation, bien que semblant anodine au premier abord, soulève en réalité de nombreuses problématiques scientifiques et esthétiques.
Pour répondre à cette question, il convient de s’intéresser à la biologie du cheveu, à sa croissance, à la variabilité des couleurs et des types de cheveux, ainsi qu’aux facteurs influençant le nombre de cheveux que nous possédons.
Nous nous pencherons sur les différentes dimensions de cette énigme capillaire, en explorant les connaissances actuelles sur le sujet et en présentant les diverses méthodes utilisées pour estimer le nombre de cheveux sur notre tête.
Le cheveu : structure, fonction et croissance
Pour commencer, il est essentiel de comprendre ce qu’est un cheveu et comment il se développe.
Le cheveu est une fibre kératinisée qui pousse à partir d’un follicule pileux situé dans le derme, la couche intermédiaire de la peau. Il est constitué principalement de kératine, une protéine fibreuse qui lui confère sa résistance et sa flexibilité. La partie visible du cheveu, appelée tige pilaire, présente une structure en trois couches concentriques : la cuticule, le cortex et la moelle. La cuticule est la couche externe protectrice, composée de cellules aplaties et imbriquées, tandis que le cortex est la couche intermédiaire où se trouvent les pigments responsables de la couleur des cheveux. Enfin, la moelle est la couche centrale, souvent absente chez les individus aux cheveux fins.
La croissance du cheveu se fait en plusieurs phases. La première, appelée phase anagène, est la phase de croissance active, pendant laquelle la matrice du follicule produit de nouvelles cellules kératinisées. Cette phase peut durer de deux à sept ans, selon les individus et les zones du corps. Elle est suivie par la phase catagène, une phase de transition d’environ deux à trois semaines, au cours de laquelle le follicule se rétracte et la croissance du cheveu s’arrête. Enfin, la phase télogène est la phase de repos, qui dure de deux à quatre mois, au bout de laquelle le cheveu tombe et un nouveau cycle de croissance commence.
La variabilité de la couleur et des types de cheveux
Le nombre de cheveux sur la tête varie en fonction de plusieurs facteurs, dont la couleur et le type de cheveux. Faisons le point sur ces différentes caractéristiques.
- Couleur des cheveux : Les cheveux blonds sont généralement plus nombreux que les cheveux bruns ou noirs. En effet, les personnes aux cheveux blonds possèdent environ 150 000 follicules pileux sur le cuir chevelu, contre 110 000 à 120 000 pour les personnes aux cheveux bruns ou noirs. Les personnes aux cheveux roux ont, quant à elles, environ 90 000 follicules.
- Type de cheveux : Le nombre de cheveux sur la tête peut varier en fonction du type de cheveux. Les cheveux fins, par exemple, sont plus nombreux que les cheveux épais. Par ailleurs, les cheveux bouclés, frisés ou crépus ont tendance à paraître moins nombreux que les cheveux lisses, en raison de la répartition différente des follicules pileux sur le cuir chevelu et de la forme hélicoïdale des tiges pilaires.
Les facteurs influençant le nombre de cheveux
Outre la couleur et le type de cheveux, d’autres facteurs peuvent influencer le nombre de cheveux que nous avons sur la tête. Passons en revue ces éléments déterminants.
- La génétique : La prédisposition génétique joue un rôle important dans la densité capillaire. En effet, certaines personnes sont naturellement dotées d’un nombre plus élevé de follicules pileux, tandis que d’autres en ont moins. Cela peut expliquer les variations du nombre de cheveux entre les différentes ethnies.
- L’âge : Le vieillissement a un impact sur la croissance et la densité des cheveux. Avec l’âge, la phase anagène devient plus courte, et la production de nouveaux cheveux diminue, ce qui peut entraîner une diminution du nombre de cheveux sur la tête.
- Les déséquilibres hormonaux : Les hormones, telles que les œstrogènes et la testostérone, ont une influence sur la croissance des cheveux. Un déséquilibre hormonal peut provoquer une modification de la densité capillaire, voire une chute de cheveux.
- La santé générale : Certaines maladies, carences nutritionnelles ou stress peuvent affecter la croissance des cheveux et leur nombre. Par exemple, l’anémie, la carence en fer, la carence en vitamine D ou la chute de cheveux due au stress sont autant de facteurs pouvant impacter la densité capillaire.
Les méthodes d’estimation du nombre de cheveux sur la tête
Afin de déterminer le nombre de cheveux sur la tête, plusieurs méthodes peuvent être utilisées. En voici quelques-unes :
- Le comptage manuel : Cette méthode, bien que fastidieuse et sujette à l’erreur humaine, consiste à compter individuellement chaque cheveu sur une zone délimitée du cuir chevelu, puis à extrapoler ce nombre pour estimer la densité capillaire totale. Pour ce faire, on peut diviser la surface de la tête en plusieurs sections et multiplier le nombre de cheveux comptés par le nombre de sections. Toutefois, cette méthode est peu précise et demande beaucoup de temps et de patience.
- La phototrichogramme : Cette technique consiste à raser une petite zone du cuir chevelu et à prendre des photographies macroscopiques à intervalles réguliers pendant la repousse des cheveux. En analysant ces images, il est possible de déterminer la densité capillaire ainsi que la proportion de cheveux en phase anagène, catagène et télogène. Cette méthode est plus précise que le comptage manuel, mais elle nécessite un matériel spécifique et l’intervention d’un professionnel.
- La biopsie du cuir chevelu : Il s’agit d’une procédure invasive qui consiste à prélever un échantillon de peau contenant plusieurs follicules pileux, afin de les examiner au microscope et de déterminer la densité capillaire. Cette méthode est la plus précise, mais elle est la plus invasive et coûteuse, et elle ne peut être réalisée que par un professionnel de la santé.
- Les méthodes non invasives : Des techniques plus récentes et non invasives, telles que l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou l’échographie, permettent d’observer les follicules pileux et de mesurer la densité capillaire sans avoir à prélever de tissu. Ces méthodes présentent l’avantage d’être non invasives et d’offrir des résultats précis, mais elles nécessitent un matériel spécifique et l’intervention d’un professionnel.
Le nombre de cheveux sur la tête est une question complexe, qui dépend de nombreux facteurs tels que la couleur, le type de cheveux, la génétique, l’âge, les hormones et la santé générale. La variabilité de ces facteurs rend difficile l’établissement d’un chiffre précis et unique pour chaque individu. Toutefois, il est possible d’estimer le nombre de cheveux sur la tête en utilisant différentes méthodes, allant du comptage manuel aux techniques d’imagerie médicale. En comprenant les mécanismes de la croissance des cheveux et les facteurs influençant leur nombre, nous pouvons ainsi mieux appréhender cette énigme capillaire et apprécier la diversité et la beauté des chevelures qui nous entourent.