L’histoire épique du Pain au chocolat et de la Chocolatine : un débat qui divise encore la France en deux

Pain chocolat chocolatine

Depuis des générations, une querelle gourmande oppose les amoureux du pain au chocolat et ceux de la chocolatine.

Au-delà de la simple bataille de mots, c’est une véritable histoire culturelle qui se cache derrière ces deux appellations.

Plongeons ensemble au cœur de cette querelle sucrée et découvrons ce que l’Histoire nous révèle sur cette délicieuse viennoiserie.

Origines du pain au chocolat et de la chocolatine : un héritage commun

Avant d’aborder la querelle qui anime les défenseurs du pain au chocolat et ceux de la chocolatine, il convient de revenir sur les origines de cette viennoiserie.

Le pain au chocolat tire en réalité ses racines d’un autre produit phare de la boulangerie française : le croissant. Ce dernier est lui-même inspiré du kifli, une pâtisserie traditionnelle autrichienne en forme de croissant, introduite en France au 19e siècle.

La viennoiserie française s’est ensuite enrichie en y ajoutant des morceaux de chocolat, donnant naissance à cet incontournable petit plaisir sucré.

Quant à la chocolatine, son appellation trouve son origine dans le terme anglais « chocolate ». L’utilisation du mot « chocolatine » se serait en effet développée dans le Sud-Ouest de la France sous l’influence de l’anglais et des échanges commerciaux avec l’Angleterre.

Il est important de noter que les deux appellations désignent un produit similaire, à savoir une pâte feuilletée fourrée de chocolat.

Une répartition géographique bien marquée

La guerre des mots entre pain au chocolat et chocolatine ne se limite pas à une simple question de préférence.

Elle est en réalité représentative d’une répartition géographique bien précise. En effet, selon une étude réalisée en 2017, 84 % des Français utilisent le terme « pain au chocolat », tandis que 16 % préfèrent « chocolatine ».

Cette dernière appellation est principalement employée dans la région Aquitaine, et plus largement dans le Sud-Ouest de la France. Le reste du pays, y compris la région parisienne, est quant à lui acquis à la cause du pain au chocolat.

Cette répartition s’explique en partie par des facteurs historiques et culturels. La proximité avec l’Angleterre et les échanges commerciaux passés ont notamment favorisé l’adoption de « chocolatine » dans le Sud-Ouest.

D’autre part, la présence de la cour royale à Versailles a contribué à l’essor du pain au chocolat, dont la recette originelle aurait été élaborée par un boulanger parisien du 18e siècle.

Le rôle de la langue française dans cette querelle gourmande

La langue française n’est pas en reste dans cette querelle puisqu’elle a joué un rôle déterminant dans la popularisation des deux appellations.

Le pain au chocolat doit en effet son nom au latin « panis » qui signifie « pain » et à « chocolatum » qui se traduit par « chocolat ». Le terme « pain » renvoie ici à la pâte feuilletée qui sert de base à la viennoiserie, tandis que « chocolat » fait référence à la garniture sucrée.

De son côté, la chocolatine trouve son origine dans la combinaison des mots « chocolat » et « brioche », cette dernière étant dérivée du vieux français « broyer » qui signifie « pétrir ».

Cette étymologie met en lumière la double nature de la viennoiserie, à la fois croissant et pâtisserie au chocolat. Le terme « chocolatine » reflète ainsi l’influence de la langue anglaise et des échanges avec l’Angleterre dans le Sud-Ouest de la France, comme nous l’avons vu précédemment.

Une querelle qui s’invite jusque dans les institutions

La rivalité entre pain au chocolat et chocolatine ne se cantonne pas aux conversations de boulangerie : elle a même atteint les plus hautes sphères de l’État.

En 2017, un député de la région Aquitaine a présenté un amendement visant à inscrire la dénomination « chocolatine » dans le Code de l’éducation. Bien que cet amendement ait été rejeté, il témoigne de l’attachement des défenseurs de la chocolatine à leur appellation et de leur volonté de la faire reconnaître au niveau national.

De même, en 2018, une pétition en ligne a recueilli plus de 50 000 signatures pour demander l’inscription de la chocolatine au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Si cette démarche n’a pas abouti, elle illustre néanmoins l’importance de cette querelle linguistique et gourmande aux yeux de nombreux Français.

Conclusion : une querelle qui perdure, mais une viennoiserie universellement appréciée

En définitive, la rivalité entre pain au chocolat et chocolatine n’est pas prête de s’éteindre.

Chacune des deux appellations peut se prévaloir d’une histoire et d’une légitimité culturelle qui en font aujourd’hui des symboles identitaires régionaux. Les arguments des uns et des autres, étayés par des éléments historiques, linguistiques et géographiques, sont autant d’éléments qui alimentent cette querelle.

Il est toutefois important de rappeler que, quelle que soit l’appellation employée, pain au chocolat et chocolatine désignent une même viennoiserie délicieuse et prisée par des millions de gourmands à travers la France et au-delà.

Si la querelle linguistique ne semble pas près de prendre fin, il est certain que cette viennoiserie continuera d’enchanter les papilles et de réunir les amoureux du bon goût, qu’ils soient adeptes du pain au chocolat ou de la chocolatine.

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