Il est rare, à l’ère numérique, de trouver une personne qui ne soit pas en mesure de consulter un flux d’informations à portée de main.
C’est une commodité qui est devenue un fardeau, une curiosité qui est devenue un cauchemar.
Les notifications surgissent à un rythme effréné, signalant un flux incessant de nouvelles, souvent négatives, qui remplit notre esprit de peur et d’anxiété.
C’est l’émergence d’un phénomène connu sous le nom de “doomscrolling”, littéralement le “défilement de l’apocalypse”, une habitude qui a des conséquences néfastes sur notre bien-être psychologique.
Nous explorerons en profondeur ce phénomène, ses origines, ses effets sur notre santé mentale, et l’importance de mettre en place des stratégies pour le combattre.
Comprendre le doomscrolling
D’abord, il est essentiel de comprendre ce que signifie le terme de doomscrolling.
Le doomscrolling se réfère à l’acte compulsif de consommer une quantité excessive d’informations négatives en ligne, souvent avant de se coucher. Il émerge du besoin inné de l’homme de chercher des informations pour se préparer à faire face à des situations potentiellement dangereuses. Cependant, dans le contexte actuel d’une surcharge d’informations et d’une prévalence des mauvaises nouvelles, ce comportement a pris une tournure destructrice.
Conséquences du doomscrolling sur la santé mentale
Le doomscrolling ne peut que nuire à notre santé mentale.
Pour comprendre pourquoi, il faut prendre en compte le rôle que joue notre cerveau dans ce processus compulsif.
- Le doomscrolling provoque une surcharge d’informations négatives qui stimule notre système de réponse au stress, provoquant ainsi de l’angoisse, de l’insomnie et de l’anxiété.
- Il renforce le cycle de l’anxiété en nous maintenant dans un état de vigilance et de préparation à une catastrophe imminente.
- Il diminue notre capacité à nous concentrer, à nous souvenir des informations et à résoudre des problèmes.
- Il épuise nos réserves d’énergie émotionnelle et nous prive de la joie et de la satisfaction que nous pourrions tirer des interactions sociales positives et des activités gratifiantes.
Origines et causes du doomscrolling
Le doomscrolling ne se produit pas en vase clos.
Il est le produit de notre environnement numérique actuel, combiné à certains aspects de la psychologie humaine.
- Le premier facteur est l’évolution de notre environnement médiatique. Avec l’avènement de l’Internet et des médias sociaux, nous avons un accès instantané à une quantité infinie d’informations. C’est un terrain fertile pour le doomscrolling, car il nous permet de chercher constamment des mises à jour et des nouvelles.
- Le deuxième facteur est notre tendance naturelle à prêter plus d’attention aux informations négatives qu’aux positives. C’est ce qu’on appelle le biais de négativité. Nos ancêtres avaient besoin de ce biais pour survivre, car il les aidait à être en alerte face aux dangers potentiels. Cependant, dans notre monde moderne saturé d’informations, ce biais peut nous conduire à une consommation excessive d’informations négatives.
Stratégies pour lutter contre le doomscrolling
Heureusement, il existe des moyens de combattre le doomscrolling et de protéger notre santé mentale.
- Limitez votre consommation d’informations à certaines périodes de la journée et évitez de consulter les nouvelles avant de vous coucher.
- Choisissez soigneusement vos sources d’information et privilégiez celles qui sont fiables et qui ne cherchent pas à susciter la peur ou l’anxiété.
- Faites des pauses régulières lors de la consommation d’informations en ligne pour vous permettre de traiter ce que vous avez lu.
- Pratiquez des activités qui vous aident à vous détendre et à vous déconnecter de l’environnement numérique, comme la méditation, la lecture ou l’exercice physique.
Le doomscrolling est un phénomène profondément ancré dans notre société numérique moderne. Comprendre son fonctionnement, ses origines et ses effets sur notre santé mentale est une première étape essentielle pour lutter contre ses conséquences néfastes. Mais la clé réside dans notre capacité à prendre des mesures proactives pour limiter notre consommation d’informations négatives, à créer des espaces de tranquillité dans notre vie quotidienne, et à cultiver une attitude positive face à l’information.