Les baby-boomers, cette génération née entre 1946 et 1964, ont été les témoins et acteurs de changements majeurs dans la société.
Ils ont connu l’essor économique d’après-guerre, la révolution sexuelle, les mouvements de libération des femmes et la naissance de la technologie moderne.
Ils ont été les premiers à devoir trouver leur place entre les valeurs traditionnelles de leurs parents et les nouvelles idées de leur époque.
De ces expériences, ils ont tiré un certain nombre de conseils parentaux qu’ils ont transmis à leurs enfants, la génération X et les milléniaux.
Mais à l’heure où les cassettes VHS ont cédé la place au streaming et où les smartphones sont devenus indispensables, ces conseils sont-ils encore pertinents ?
Voyons ensemble les principales recommandations des baby-boomers en matière d’éducation et pourquoi elles appartiennent peut-être plus au passé qu’à l’avenir.
Prioriser l’éducation et le travail
Les baby-boomers ont grandi dans un monde où l’éducation et le travail étaient les clés de la réussite.
Et ils ont raison : réussir sa vie professionnelle est essentiel pour assurer son bien-être et celui de sa famille. Mais cette vision s’est souvent traduite par une pression excessive sur les enfants pour qu’ils obtiennent de bonnes notes et décrochent un diplôme prestigieux.
Cette approche peut être contre-productive. D’abord, elle néglige l’importance du bien-être psychologique et émotionnel des enfants, qui doivent parfois supporter un stress important pour répondre aux attentes de leurs parents. Ensuite, elle limite leur créativité et leur curiosité, en les poussant à privilégier les matières scolaires et les compétences professionnelles au détriment d’autres domaines de la vie, comme les arts et les loisirs. Enfin, elle prépare mal les enfants à un monde du travail en pleine mutation, où la flexibilité, l’autonomie et la capacité à apprendre tout au long de la vie sont devenues aussi importantes que les diplômes.
Respecter l’autorité et les règles
L’une des principales valeurs transmises par les baby-boomers à leurs enfants est le respect de l’autorité et des règles établies.
Cette attitude peut être bénéfique à bien des égards : elle favorise la cohésion sociale, l’ordre et la discipline, et elle inculque aux enfants le sens des responsabilités et du respect d’autrui. Toutefois, elle présente certains inconvénients.
- Elle peut encourager la passivité et le conformisme, en dissuadant les enfants de remettre en question les idées reçues et de chercher des solutions innovantes aux problèmes auxquels ils sont confrontés.
- Elle peut freiner l’épanouissement personnel, en poussant les enfants à se conformer à des normes et des attentes qui ne correspondent pas nécessairement à leurs aspirations et à leurs talents.
- Elle peut contribuer à l’injustice et à l’inégalité, en acceptant sans questionner des règles et des systèmes qui favorisent certains groupes au détriment d’autres, comme les femmes, les minorités ethniques ou les personnes socialement défavorisées.
Valoriser la stabilité et la sécurité
Les baby-boomers ont été marqués par les incertitudes et les privations de la Seconde Guerre mondiale et de la période qui l’a suivie.
Pour eux, la stabilité et la sécurité étaient des valeurs fondamentales, qu’ils ont cherché à transmettre à leurs enfants. Cela se traduit par exemple par l’importance accordée à la propriété immobilière, à la constitution d’épargne pour les jours difficiles et à la recherche d’emplois stables et bien rémunérés.
Cependant, cette vision est de plus en plus dépassée dans le monde d’aujourd’hui, marqué par la mondialisation, la précarisation du travail et les bouleversements écologiques et technologiques. Les jeunes générations ont besoin de développer leur résilience, leur adaptabilité et leur esprit d’entreprise pour faire face à ces défis. Ils doivent repenser leurs priorités et leurs choix de vie, en privilégiant par exemple la qualité de vie, la durabilité et la solidarité plutôt que la réussite matérielle à tout prix.
Transmettre les traditions et les valeurs familiales
Enfin, les baby-boomers sont attachés aux traditions et aux valeurs familiales héritées de leurs parents et grands-parents.
Ils ont souvent élevé leurs enfants dans le respect de ces principes, en insistant par exemple sur l’importance du mariage, de la religion, de la politesse et de l’entraide familiale.
Mais ces traditions et ces valeurs, bien qu’elles puissent avoir un rôle positif dans la construction de l’identité et la transmission du patrimoine culturel, doivent aussi être interrogées et adaptées aux réalités du XXIe siècle. Les jeunes générations sont confrontées à des enjeux et des défis inédits, tels que l’égalité entre les sexes, la diversité culturelle, l’émancipation des individus et la protection de l’environnement. Ils doivent donc être encouragés à développer leur propre vision du monde, leurs propres valeurs et leurs propres traditions, en puisant dans l’héritage des baby-boomers sans s’y enfermer.
Les conseils parentaux des baby-boomers ne sont pas tous obsolètes, loin de là. Ils contiennent des enseignements précieux sur l’importance du travail, du respect, de la stabilité et de la famille, qui peuvent aider les jeunes générations à construire leur vie et à trouver leur place dans la société. Mais pour être réellement épanouissants et adaptés aux enjeux du XXIe siècle, ils doivent être complétés, nuancés et enrichis par de nouvelles approches et de nouvelles valeurs, qui permettront aux enfants d’aujourd’hui de grandir en confiance, en autonomie et en créativité, prêts à affronter les défis de demain avec audace et lucidité.