L’industrie automobile connaît actuellement une transformation majeure.
Les constructeurs du monde entier rivalisent d’ingéniosité pour proposer des véhicules électriques toujours plus performants et autonomes.
Une nouvelle technologie fait aujourd’hui son apparition et pourrait bien changer la donne : les EREV ou “Extended Range Electric Vehicle”.
Ces voitures électriques d’un nouveau genre promettent une autonomie record allant jusqu’à 1100 km, de quoi faire taire les plus sceptiques.
Qu’est-ce qu’un EREV ?
Un EREV est un véhicule électrique équipé d’un petit moteur thermique auxiliaire. Contrairement aux hybrides classiques, ce moteur ne sert pas à propulser directement la voiture. Sa fonction est uniquement de recharger la batterie lorsque celle-ci est presque épuisée, agissant ainsi comme un prolongateur d’autonomie.
Cette astucieuse combinaison offre plusieurs avantages :
- Une autonomie considérablement accrue par rapport aux électriques classiques
- La possibilité de rouler en mode 100% électrique au quotidien
- L’assurance de pouvoir effectuer de longs trajets sans stress lié à la recharge
Un marché en pleine expansion
Cette technologie prometteuse séduit de plus en plus. En Chine, leader mondial de l’électromobilité, les ventes d’EREV ont doublé en seulement un an. Ils représentent désormais 30% du marché des hybrides rechargeables dans le pays.
Les États-Unis ne sont pas en reste. Le groupe Stellantis (ex-PSA) s’apprête à lancer en 2024 un pick-up Dodge RAM 1500 en version EREV, baptisé Ramcharger. Avec son autonomie annoncée de plus de 1100 km, il pourrait bien convaincre de nombreux Américains réticents à passer à l’électrique.
Les avantages concrets des EREV
Une utilisation majoritairement électrique
Selon Jim Farley, PDG de Ford, les EREV permettent de réaliser 95% des trajets en mode 100% électrique. Les conducteurs profitent ainsi au quotidien des avantages de l’électrique :
- Silence de fonctionnement
- Souplesse de conduite
- Coûts d’utilisation réduits
Tout en conservant la possibilité d’effectuer de longs trajets sans contrainte lors des départs en vacances par exemple.
Un prix plus abordable
Les EREV ont un autre atout de taille : leur prix. En embarquant une batterie deux fois plus petite qu’un modèle 100% électrique, ils sont en moyenne 4000 dollars moins chers à l’achat. Cette différence de prix pourrait contribuer à démocratiser l’accès aux véhicules électrifiés.
Les défis à relever
Malgré ses nombreux avantages, la technologie EREV devra surmonter quelques obstacles pour s’imposer massivement :
1. L’acceptation réglementaire
La présence d’un moteur thermique, même utilisé uniquement comme générateur, pourrait poser problème. Il reste à déterminer si ces véhicules bénéficieront des mêmes aides gouvernementales que les modèles 100% électriques, comme le bonus écologique en France.
2. La perception du public
Les constructeurs devront communiquer efficacement pour expliquer les avantages des EREV par rapport aux hybrides classiques et aux électriques pures. Il faudra convaincre les consommateurs que cette technologie offre vraiment “le meilleur des deux mondes”.
3. L’évolution des infrastructures de recharge
Si les EREV réduisent l’anxiété liée à l’autonomie, le développement des bornes de recharge rapide reste crucial pour faciliter les longs trajets et rassurer les utilisateurs.
Les acteurs à suivre
Plusieurs constructeurs se positionnent déjà sur ce marché prometteur :
- BYD : Le géant chinois est l’un des pionniers avec sa technologie DM-i
- Stellantis : Le groupe franco-italo-américain mise gros sur son Dodge RAM 1500 Ramcharger
- Ford : Le constructeur américain développe activement cette technologie
- BMW : La marque allemande propose déjà des modèles à prolongateur d’autonomie
Quel avenir pour les EREV ?
Les EREV pourraient bien représenter une étape intermédiaire idéale dans la transition vers le tout électrique. Ils offrent une solution pragmatique aux principaux freins à l’adoption massive des véhicules électriques : l’autonomie limitée et le prix élevé.
À mesure que les technologies de batteries progresseront et que les infrastructures de recharge se développeront, les EREV pourraient progressivement laisser place aux électriques pures. En attendant, ils ont le potentiel de convaincre un large public et d’accélérer l’électrification du parc automobile mondial.
Reste à voir si les constructeurs européens sauront saisir cette opportunité pour ne pas se laisser distancer par leurs concurrents chinois et américains. La course à l’autonomie et à l’électrification ne fait que commencer, et les EREV pourraient bien en être les grands gagnants dans les années à venir.