On a tendance à penser que la faune française est plutôt inoffensive.
Pourtant, des créatures potentiellement dangereuses rôdent bel et bien sur notre territoire.
De la métropole aux départements d’outre-mer, certains animaux peuvent nous réserver de mauvaises surprises.
Piqûres douloureuses, morsures venimeuses ou transmission de maladies : mieux vaut connaître ces bestioles pour les éviter.
Voici un tour d’horizon des 8 espèces les plus redoutables que vous pourriez croiser en France.
La vipère, le serpent qui fait trembler les randonneurs
Quand on parle de serpents venimeux en France, on pense tout de suite à la vipère. Et pour cause : c’est le seul ophidien vraiment dangereux de l’Hexagone. On en trouve quatre espèces chez nous : l’aspic, la péliade, l’Orsini et la Seoane. Leur morsure peut être sérieuse, même si elle est rarement mortelle (en moyenne un décès par an).
Le venin de ces reptiles contient un cocktail d’enzymes et de toxines qui s’attaquent aux tissus et perturbent la coagulation du sang. Les effets vont d’une simple douleur locale à un syndrome hémorragique potentiellement fatal. Heureusement, un antivenin existe et permet de traiter efficacement les cas graves.
Si vous tombez nez à nez avec une vipère lors d’une balade en forêt ou en montagne, gardez votre calme. Ces serpents ne sont pas agressifs et préfèrent fuir plutôt qu’attaquer. Mais gare à ne pas marcher dessus par inadvertance !
Le frelon asiatique, la terreur des apiculteurs et des allergiques
Originaire d’Asie comme son nom l’indique, le frelon à pattes jaunes (Vespa velutina) s’est installé en France au début des années 2000. Depuis, il ne cesse d’étendre son territoire, au grand dam des apiculteurs. Ce redoutable prédateur décime les ruches en décapitant les abeilles pour nourrir ses larves.
Mais ce n’est pas tout : le frelon asiatique représente aussi un danger pour l’homme. Certes, son venin n’est pas plus puissant que celui d’une abeille à dose égale. Le problème, c’est qu’il pique souvent à répétition. Et quand les piqûres touchent les muqueuses ou une personne allergique, les conséquences peuvent être dramatiques. Chaque année, on déplore plusieurs décès dus à ces insectes.
La tique, minuscule mais redoutable vectrice de la maladie de Lyme
Ne vous fiez pas à sa taille microscopique : la tique est l’un des animaux les plus dangereux de nos contrées. Ce petit acarien, qu’on trouvait autrefois surtout dans les zones boisées et humides, est désormais présent partout. Y compris dans nos jardins !
Le risque principal avec les tiques, c’est qu’elles peuvent transmettre la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Cette infection, si elle n’est pas traitée à temps, peut entraîner des complications neurologiques, articulaires ou cardiaques invalidantes. On estime qu’environ 15% des tiques sont porteuses de cette bactérie.
Pour limiter les risques, il faut retirer la tique le plus vite possible avec un tire-tique, désinfecter la zone et la surveiller. Si vous remarquez une auréole rouge, des symptômes grippaux ou des douleurs articulaires dans les semaines qui suivent, consultez rapidement un médecin.
Le requin bouledogue, la terreur des eaux réunionnaises
Si les requins sont rares en métropole, certaines espèces dangereuses fréquentent les eaux de nos territoires d’outre-mer. C’est notamment le cas à La Réunion, où le requin bouledogue fait régulièrement parler de lui. Avec son cousin le requin tigre, il est responsable d’une vingtaine d’attaques sur l’île depuis 2011, dont 11 mortelles.
Malgré leur taille impressionnante (jusqu’à 3,5 mètres pour le tigre), ces squales n’attaquent pas l’homme pour se nourrir. C’est plutôt par confusion avec une proie ou par réflexe défensif. Les surfeurs et bodyboardeurs sont particulièrement exposés. Si vous vous rendez à La Réunion, soyez vigilants et respectez les zones de baignade sécurisées.
La veuve noire, l’araignée au venin redoutable
Son nom fait froid dans le dos, et ce n’est pas pour rien. La veuve noire d’Europe (Latrodectus tredecimguttatus) est présente dans le sud de la France et en Corse. Reconnaissable à son corps noir brillant ponctué de taches rouges, cette araignée possède un venin neurotoxique puissant.
Heureusement, sa morsure n’est pas mortelle comme celle de ses cousines d’Australie ou d’Amérique. Mais elle provoque des douleurs intenses et peut entraîner des complications sans traitement. La veuve noire est discrète et ne sort que la nuit. Elle ne mord que pour se défendre, mais mieux vaut éviter de la déranger.
Le moustique tigre, petit mais costaud
Ne vous fiez pas à sa petite taille : le moustique tigre (Aedes albopictus) est un redoutable vecteur de maladies tropicales. Originaire d’Asie, il s’est implanté dans 58 départements français. En plus d’être particulièrement agressif, il peut transmettre des virus comme la dengue, le chikungunya ou le zika.
Contrairement à ses congénères, ce moustique rayé noir et blanc pique en plein jour. Il se reproduit dans les moindres collections d’eau stagnante. Pour s’en protéger, il faut porter des vêtements couvrants, utiliser des répulsifs et éliminer les gîtes larvaires autour de chez soi (coupelles, pneus, gouttières bouchées…).
La vive, le petit poisson qui gâche vos vacances à la plage
Vous pensiez être tranquille en allant patauger dans l’eau ? Détrompez-vous ! La vive, un petit poisson qui se cache dans le sable, peut vous réserver une mauvaise surprise. Ses épines dorsales contiennent un venin capable de provoquer une douleur fulgurante si vous marchez dessus.
Les piqûres de vive sont extrêmement douloureuses et peuvent s’accompagner de nausées, maux de tête, voire de malaises. Heureusement, il n’y a pas de décès à déplorer. Le venin étant thermolabile, le meilleur remède est d’immerger la zone touchée dans de l’eau très chaude (45°C) pendant 30 à 90 minutes. Et pour éviter la mésaventure, portez des sandales dans l’eau !
La scolopendre, le mille-pattes venimeux des Antilles
Si vous partez en vacances en Guadeloupe ou en Martinique, méfiez-vous de la scolopendre. Ce myriapode impressionnant, qui peut atteindre 30 cm de long, est muni de redoutables crochets à venin. Sa morsure est très douloureuse et peut provoquer un œdème, une nécrose locale et des douleurs intenses pendant plusieurs jours.
La scolopendre vit dans les endroits sombres et humides comme les tas de bois mort ou les litières de feuilles. Elle n’est pas agressive mais mord pour se défendre quand elle se sent menacée. Les enfants et les personnes allergiques sont plus à risque. En cas de morsure, appliquez de la glace et consultez rapidement un médecin.
Quelques conseils pour cohabiter en paix avec la faune sauvage
- Apprenez à reconnaître ces animaux pour mieux les éviter
- En balade, portez des chaussures fermées et des vêtements longs
- Utilisez des répulsifs contre les insectes dans les zones à risque
- Soyez vigilant dans les herbes hautes, sous les pierres ou les bois morts
- Ne tentez jamais de manipuler un animal sauvage, même mort
- En cas de piqûre ou morsure suspecte, consultez rapidement un médecin
Bien que ces animaux puissent être dangereux, gardez à l’esprit que les accidents graves restent rares. Avec un peu de prudence et de bon sens, vous pouvez profiter sereinement de la nature. Et n’oubliez pas : ces créatures jouent toutes un rôle important dans nos écosystèmes. Elles méritent notre respect, pas notre peur !